Salammbo
Il ne restait de sa rencontre que le souvenir frappant d’un léger drapé autour de hanches magnifiquement sculptées. Une beauté que Baudelaire aurait sans peine décryptée, et qu’un certain Flaubert aurait de mille mots encensée. Salammbo…
Curieusement les voix autour de lui s’effaçaient… Il sombra dans un demi-sommeil.
La lumière tamisée se projetait à présent sur de longues jambes harmonieusement dessinées. Un faisceau surgi de nulle part semblait s’y être égaré. C’était insensé, tout à la fois fascinant et insensé. Une force quasi-céleste semblait l’attirer ailleurs, hors de portée. Tout allait s’effacer.
Les portes de la rame s’entrouvrirent dans un vacarme qui le fit sursauter. L’homme musicien avait cessé de jouer, il lui tendait à présent un gobelet en plastique dans lequel une pièce miroitait. L’espace d’un instant, il revit son corps… son corps se fondre dans l’obscurité.
Trop tard.
Déjà les portes du métro se refermaient.